Des news du côté de... Juliette Binoche !

Du 17/11/2008

Cinéma / Théâtre

Des news du côté de... Juliette Binoche !

Juliette Binoche de retour sur les planches en belle danseuse ! L'actrice crée à Londres, «In-i», un duo de 75 minutes avec le danseur et chorégraphe Akram Khan. À l'affiche du Théâtre de la Ville en novembre. Virage sur l'aile. Ça n'est pas pour exercer autrement son métier d'interprète que Juliette Binoche se met à danser. Avec In-i, elle entend mener une recherche à travers les mots et les corps qui lui appartiennent en propre. Pas question ici de mettre ses pas dans ceux inventés pour elle par Akram Khan, chorégraphe de profession, qui a déjà coécrit l 'a n passé Sacred Monsters, duo avec Sylvie Guillem. Juliette cosigne la chorégraphie, les textes et l'interprétation. Le duo a mis longtemps à voir le jour. Ensemble, l'actrice et le danseur ont élaboré patiemment un matériau de gestes et de paroles à travers lequel ils puissent l'un et l'autre s'exprimer. Elle ne connaît de la danse que cette justesse du corps qui fait un bon comédien. Il est un fabuleux danseur de kathak et chorégraphe, mais pas un grand acteur, même s'il a joué enfant chez Peter Brook. L'an passé, Sylvie Guillem et Akram Khan parlaient de la beauté physique et de la danse. Avec Juliette Binoche, ils parlent d'amour. C'est elle qui a choisi le thème. Elle le juge essentiel, il le trouve impudique. Anish Kapoor signe une scénographie minimaliste : deux chaises et un écran où il projette rouges, mauves, jaunes ou verts en monochrome ou en rayures. C'est dire combien dans l'histoire qui se joue entre ces deux-là, on en voit de toutes les couleurs… Une jeune fille remarque un garçon dans une salle de cinéma. Le poursuit. Lui crie qu'elle l'aime. Se jette à son cou. Le capture, passionnée, lui arrache des baisers. Première nuit et premier jour d'amour où l'élan se brise comiquement sur les banalités du quotidien : il salit les toilettes, ouvre la fenêtre. Elle ne supporte pas pareil sans-gêne. Ils dansent une drôle de valse et à nouveau s'agacent : elle veut tout diriger, lui demande de sourire, chante The Man I love. Et s'aperçoit qu'il ne correspond pas au modèle. Colère et séparation. Désespoir. Dans une séquence mémorable, il se débat avec les idées noires qui l'assaillent comme des mouches. Elle revient. Et la vie de couple dévide tout son arsenal d'humeurs roses ou bluesy : jalousie, justifications, solitude à deux, tendresse et paix. Bondir, jubiler, gambader Le texte narre les épisodes. La danse les mime ou révèle le tumulte intérieur des protagonistes. Dans ce couple qui se cherche, Juliette Binoche campe une femme singulièrement forte. Elle embarque son partenaire sous le bras ou lui grimpe sur les épaules. Akram Khan est en retrait. C'est elle qui mène la danse. Elle ose tout, libérant cette surprenante énergie intérieure qui la fait bondir, jubiler, gambader, tournoyer bras ouverts, escalader son partenaire, passer sous ses jambes ou se rouler au sol. L'adrénaline lui souffle la danse le long de la colonne vertébrale. On rit, on prend les coups. Texte et danse, tout est à fleur de peau, sensible, sincère. Et paradoxalement la pièce n'est pas vraiment émouvante. Sans doute le deviendra-t-elle davantage au fil des mois si le théâtre et la danse réussissent leur alchimie. Au Théâtre de la Ville, à Paris du 19 au 29 novembre. Parallèlement-exposition des tableaux de Juliette Binoche à la galerie Artcurial du 22 novembre au 6 décembre. Rétrospective de ses films à la Cinémathèque française.

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