Interview: Ledjer, Sabine et Laura les lauréats des Planches de l’ICART VIII

Interview: Ledjer, Sabine et Laura les lauréats des Planches de l’ICART VIII

Interview: Ledjer, Sabine et Laura les lauréats des Planches de l’ICART VIII

Rencontre avec trois artistes émergents à l’énergie débordante et aux parcours singuliers. Lauréats du concours Les Planches de l’ICART :  Le Djer, poète, slameur et gagnant du prix du public. Sabine Bridel, danseuse et gagnante du prix du geste et Laura Authier, comédienne et gagnante du prix de la parole, incarnent une nouvelle génération d’artistes pluridisciplinaires. Entre danse, poésie, théâtre et performance, tous trois ont su transformer cette scène en un véritable tremplin, mêlant émotions fortes, rencontres marquantes et ambitions assumées. De la création de solos engagés à l’écriture de projets novateurs, ils reviennent sur leur parcours, leur victoire aux Planches de l’ICART et les projets qu’ils préparent pour la suite.

 

Comment les auditions se sont passées pour chacun d’entre vous ? Comment avez-vous préparé votre spectacle et quelles ont été vos inspirations ? 

L.D : J'ai été orienté par un autre poète de mon association Slam Action qui a justement 10 ans aujourd’hui et dont le slogan est “L’art, au service de l’éducation”. Mon objectif était de présenter mon projet : “ Règles de grammaire ” qui a pour ambition de décomplexifier l'apprentissage de la langue française, tester des mnémotechniques pour apprendre plus facilement. Pourquoi j'ai choisi Les Planches de L'ICART, sur le thème de renaître ? parce que mon objectif, c'est justement de faire renaître l’amour entre les différentes classes sociales par le verbe. 

Parce que j'ai constaté que les différentes classes sociales aujourd'hui ne parlent plus le même langage. Donc, mon objectif et celui de mon spectacle “ Règles de grammaire ”, qui est un spectacle triptyque qui rassemble plusieurs facettes du côté artistique et ludique.

Je m'inscris vraiment dans l'éducation par l'art et “Renaître” sur les planches de l’ICART par “ Règles de grammaire ”, était le meilleur tremplin pour moi.

S.B : Personnellement, je suis tombée sur une annonce Instagram. J'y avais déjà participé il y a à peu près deux ans et demi et j'étais allée en demi-finale. Et cette fois-ci, j’ai participé avec une nouvelle proposition avec le thème renaître, et là j'ai travaillé sur les rêves lucides.

Mon solo s’appelait  “ Lucidité Onirique ” parce qu’il abordait justement les rêves lucides et tout ce que cela peut apporter dans une vie en termes de créativité et d'inspiration. Ça a été, pour moi, une grande source dans mon parcours personnel, et j’ai voulu retranscrire tout cela à travers ce solo. J’ai passé les demi-finales en présentant une ébauche du solo que j'ai ensuite retravaillée pour la finale. Et je pense que cela a parlé à pas mal de personnes. C'était hyper intéressant de pouvoir y apporter aussi mon style un peu hybride dans cette performance. Donc voilà comment a été mon processus pour arriver à cette finale et réussir le concours

L.A : J'ai connu Les Planches de l’ICART grâce à plein d’amis qui m'envoyaient l'annonce via Facebook, et au bout d'un moment, je me suis dit que j’allais tenter. Donc, j'ai envoyé ma vidéo et j’ai passé les auditions. Pour le concours, je me suis dit que j'allais m'inspirer de mon spectacle “En Jeu”, car je pensais qu'il y avait une partie qui pouvait coller au thème “Renaître”. À partir de ce moment-là, j'ai commencé à faire un peu un mélange de plusieurs parties du spectacle, à réécrire quelques passages, et à composer la partie que j'ai proposée pour Les Planches de l’ICART. . 

Qu’est-ce que vous vous êtes dit au moment où l’on vous a dit que vous étiez pris pour participer au concours ?

L.D : À ce moment-là, je tentais de répondre à d'autres appels à candidature. Dès que j'ai eu l'annonce que je faisais partie des personnes qui allaient passer l'audition, j'ai tout arrêté pour me concentrer sur cela. Ce qui fait que j'ai présenté un texte pour les auditions, et pour le spectacle final, j'ai eu le temps de réécrire, et ça a donné ce que vous avez vu.

S.B : Moi, j’étais tranquillement dans ma chambre quand j'ai appris la nouvelle. C'est une des femmes de l'équipe qui m'a appelée pour me dire que j'étais prise. Elle était trop heureuse et ravie de me l'apprendre. Ensuite, j’ai tout de suite appelé des studios pour pouvoir aller travailler mon solo. Puis, j'ai pu travailler pour l'audition de la demi-finale et puis, après rebelote : j'ai continué à travailler dans d'autres studios pour peaufiner un petit peu mon solo, parce qu'il fallait que je travaille aussi avec une table et une chaise que j'avais dans ma pièce. Donc, j’étais obligée de travailler en amont et de trouver des salles dans lesquelles il y avait ces accessoires-là. C'était une organisation un peu compliquée, juste pour une table et une chaise. Mais au final, ça m'a permis d'être à l'aise sur scène et d’avoir vraiment peaufiné mon solo.

L.A : Du coup, c'est Antoine, qui travaille aux Planches de l’ICART, qui m'a appelé, et je ne m’y attendais pas du tout, car pour moi, j'avais un peu foiré l'audition. J'étais avec une copine, et il m'a appelé pour me dire que j'étais prise en finale avec les autres, et c'était une bonne surprise. Mais je partais pour faire un stage de deux semaines, donc je n’ai pas eu le temps de me plonger à fond dans le travail. Je m'y suis mise vraiment à fond la semaine précédente pour perfectionner le tout.

Que représente cette victoire pour vous ?

 L.D : Pour moi, les Planches de l’ICART représentent un tremplin. C'est un sacre qui donne une certaine légitimité, parce qu'il faut dire que l’ICART est une assez grosse école européenne. Cela donne donc une légitimité au travail qu'on accomplit, pour certains depuis plusieurs années, pour d'autres peut-être un peu moins. Mais le fait d'être jugé par des professionnels, ça me réconforte et me motive à aller de l'avant.

S.B : Tout d'abord, la reconnaissance qui fait du bien, puisque cela fait des années que je danse, que je travaille pour l'aboutissement de ce métier. C'est un moment de reconnaissance. Je sais qu'il y avait ma famille, mes proches et beaucoup d'amis qui sont venus, et ça m'a permis aussi de leur montrer mon art, de leur montrer où est-ce que j'en suis arrivée et ce que je peux proposer. C'est aussi beaucoup de rencontres. C'est génial. On fait aussi des rencontres de nouveaux artistes, de personnes dans le milieu aussi, etc. Je pense que c'est un super moment de partage, d'échange et ça vaut vraiment le coup, puisque c'est une super belle expérience. Cela m’a aussi permis de faire un solo sur scène, ce qui est quand même énorme si l’on n'a pas l'opportunité de se produire. En plus, c'est dans une super salle, le théâtre du gymnase, dans la salle Marie Bel , un théâtre à l'italienne, tout ça, c'est vraiment chouette comme opportunité.

L.A : C'était une bonne surprise. Je ne m'attendais pas à gagner, et c'était génial d'avoir découvert tous les artistes, parce que chacun proposait des numéros complètement différents. Selon moi, tout le monde méritait, dans une catégorie différente, de gagner quelque chose. Même le jury l'a dit, c'était compliqué de les départager. Ça permet par la suite de faire de nouvelles rencontres, de nouveaux contacts et d'avancer dans le milieu d'une manière différente. On verra ce que ça ouvre, on ne sait pas trop encore.

Quels sont vos projets à venir après cette expérience ?

L.D : Depuis 10 ans, je suis, comme le dit le slogan de mon association, “L’art au service de l’éducation”. J’ai toujours animé des ateliers, j'ai formé, j'ai fait des spectacles, j'ai fait beaucoup de coopérations. Aujourd'hui, j'ai envie de lancer mon solo sur scène. J’ai envie que mon spectacle tourne autour de mon projet  “ Règles de grammaire ” car c’est un projet global. Mais pour cela, il faudra d’abord le peaufiner, donc je suis à la recherche de directeurs artistiques, d’attachés de presse pour faire la communication autour de ce projet qui est assez ludique et avant-gardiste. Surtout que c’est un projet qui a été plusieurs fois lauréat, notamment au prix de l’éloquence, à l’ARTCONTEST et à la Nuit du Slam. Maintenant, je suis en train de travailler sur l'innovation poétique, car le thème de mon projet rentre justement dans l'innovation. C'est une manière de décomplexifier l’apprentissage, et comme le disent les neurosciences, on apprend plus facilement en s'amusant. La poésie est belle, mais on s'amuse en l'écoutant. Le projet est encore en gestation, il a démarré avec des ateliers sur la performance scénique et des ateliers d’écriture. À la suite de cela, nous allons faire une restitution, et avec les personnes que je vais former, je souhaite les coopter pour pouvoir intégrer le spectacle “ Règles de Grammaire ”.

On peut dire qu'il est en gestation, parce que c'est un projet qui démarre par des ateliers. Donc, les ateliers ont déjà démarré, justement les ateliers sur la performance scénique, sur les ateliers d'écriture. Pour l’instant, ce n’est pas totalement abouti, car je le fais seul et j’ai envie d’avoir un professionnel à mes côtés pour m’aider et passer à un niveau supérieur. S'il y a des personnes qui seraient intéressées par ce que je fais, je partage tout sur Facebook, TikTok et Instagram via Slam Action. Mes projets sont partagés par ce canal-là et notamment @Le_djer_slam sur les différentes plateformes. Vous allez voir ce que je fais, si ça vous intéresse, montez dans le train.

S.B : J’aimerais bien travailler sur l’écriture d’un solo chorégraphié et dansé par moi-même. J'ai aussi un concours solo-chorégraphique qui se déroule en mai à Lyon. Donc, je pense que je vais partir là-dessus, sur une écriture de solo que je pourrais proposer à ce moment-là et que je pourrais même proposer sur d'autres scènes.

En parallèle de cela, je continue à postuler pour intégrer des projets divers et variés, que ce soit sur de la danse ou des projets à court terme comme de la publicité ou encore des clips vidéos. À côté, je suis aussi modèle photo pour les campagnes de publicité ou créatives. Je souhaite aussi intégrer une compagnie pour avoir une résidence à long terme et pouvoir proposer des créations multiples et variées en France ou à l’étranger. Mon Instagram, c’est @sabine_brl, dessus j’y mets souvent des vidéos de mon travail.

L.A : Concernant mes projets à venir, j'ai mon solo en scène “En Jeu” qui est maintenant représenté par la boîte de production “Quartier Libre” avec qui je vais partir au festival d'Avignon cette année, donc une année de plus, mais sous leur direction, pour présenter ce solo et commencer à ce qu'il se développe par la suite. Ensuite, il y aura une exploitation à Paris à partir de septembre 2025. Toutes mes actualités, je les mets sur Instagram : @authierlaura, tout attaché. À côté de ça, j'aime beaucoup écrire et continuer à développer d'autres projets comme la musique. Je me concentre sur des projets musicaux. Pour finir, je vais passer des castings, essayer de rentrer dans des compagnies, jouer dans des pièces. Je suis un peu ouverte à tout. Le but pour moi, c'est de continuer à jouer.

Auriez-vous un mot pour décrire cette expérience ? 

L.D : Pluridisciplinarité.

S.B : Je dirais :  " Rencontre ”.

L.A : Moi, je dirais : “ Émotion ”.

 

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